Comment prolonger le cours une fois les connaissances apprises et comprises par les étudiants ? Quelles activités mener en présentiel (in class activities) et dans quels buts ?

Des activités collaboratives

Durant les activités dites « en classe » ou en présentiel, les étudiants travaillent en équipe afin qu’émerge une intelligence collective [1]. Pour ce faire, l’équipe est constituée de personnes ayant des formations différentes et des compétences complémentaires. C’est en général l’enseignant, lorsqu’il connait bien ses étudiants, qui est le plus à même de constituer ces équipes. Mais pour les étudiants apprendre à travailler ensemble n’est pas une évidence. Ce processus n’est ni inné, ni acquis. Bien au contraire, durant toute leur scolarité, seul leur travail individuel a été valorisé et évalué. Cela a souvent fait naitre chez eux l’esprit de compétition qui n’a plus du tout sa place dans un travail collaboratif.

Des activités cognitives complexes : les points 4 à 6 de la taxonomie de Bloom [2]

Ces compétences d’analyse, de synthèse et de création se travaillent notamment lors de résolutions de problèmes ou de conduites de projets.

Qui visent à faire acquérir des habiletés cognitives supérieures

Dans leurs situations professionnelles futures, les étudiants seront confrontés à des problématiques parfois complexes, requérant des solutions transdisciplinaires et des situations imposant un très haut degré de développement de compétences cognitives, notamment l’établissement de distinctions entre les données valides et les données erronées ou tronquées [3]. Il apparait donc important que les étudiants apprennent à structurer une équipe, réfléchir ensemble, se répartir les tâches, analyser une situation, l’évaluer, confronter les solutions proposées, les discuter et créer.

Tout cela implique pour l’enseignant de :

  • Repenser l’espace : si l’université ne dispose pas de salles aménagées pour les pédagogies actives, l’enseignant-chercheur peut en créer une en changeant l’agencement des tables et chaises pour faciliter le travail en équipe, les temps de discussion et de réflexion. Toutefois cette salle doit être équipée de prises et accès internet.
  • Repenser le temps : enseigner à réfléchir ne se fait pas en une heure de cours hebdomadaire. Les projets sur un semestre sont certainement les plus bénéfiques mais l’enseignant-chercheur, n’étant pas toujours maitre de son temps va faire au mieux.
  • Repenser son rôle d’enseignant : de professeur il devient facilitateur car il encadre les étudiants dans leurs recherches de documents, leurs questionnements, leurs essais-erreurs, leurs discussions mais ne leur donne pas les solutions toutes faites.

Et à bientôt pour comment faire analyser et évaluer la fiabilité d’un résultat ou d’une information, poser des problèmes ou faire réaliser des projets.

Constance Hammond

Notes:

[1] L’intelligence collective est la capacité d’un groupe à fonctionner plus efficacement que n’importe quel individu seul

[2] Adapté de http://seduc.csdecou.qc.ca/taxonomie-de-bloom/

[3] Tardif 2016